RÉGLAGE DU Lhires III n°73
&
PREMIÈRE LUMIÈRE





Jeux de lumières, jeux de Soleil :

Voir le spectre solaire est un spectacle qui émerveille : les plages colorées sont littéralement striées de raies d'absorption et les nuances de couleurs les plus inattendues se succèdent les unes après les autres.
Le LHIRES III est une véritable machine à donner du rève.

Lhires
Le Lhires III en train de prendre un bain de Soleil.


La résolution ainsi que la dispersion sont epoustouflantes au point de distinguer les deux raies du mythique doublet du sodium (5895.924 et 5889.95 Å) :

Na
Na
Plongeon sur le doublet du sodium en plien lumière.
On distingue des raies entres celles du sodium.


Non content d'y parvenir, j'ai même pu observé 5 raies entre les deux raies du sodium

Na
Un florilège de raies.


Profil de raies du Soleil ayant aidé à l'identification des raies et tableau des raies trouvées dans le spectre du Soleil avec le Lhires III :

PS

λ (Å) 5895.92 5895 5893.2 5892.9 5891.8 5891.2 5889.95
Métal Na I Fe I Fe I Ni I Fe I Fe I Na I

Raies repérées de haut en bas.



Avant de passer au ciel profond, réglage du miroir de guidage :


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La vue de la fente réfléchissante semble obstruée par un obstacle. Lequel ? On constate que le miroir est mal rélgé.
Si l'on observe par l'orifice "télescope" du Lhires, un cylindre sort du porte-caméra de guidage.

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Le miroir de guidage est visiblemement mal réglé puisque l'image lumineuse ovale de ce miroir n'est pas au centre de la fente.
Réglage du miroir de guidage à l'aide des molettes situées à gauche.
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Le miroir semble désormais réglé : le disque lumineux est centré. Il apparaît que la moitié droite de la fente est encore mal éclairée. Mais bon, pointons désormais une étoile.
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Le miroir de guidage est toujours bien réglé, mais l'image de la Lune apparaît foncée sur la droite.
Quelques explications me viennent :
  1. L'extrémité du tube d'accueil du doublet optique de guidage dépasse dans la zone d'entrée de lumière côté télescope ;
  2. La fente est inclinée et donc la mise au point n'est pas réalisée sur toute la surface ;
  3. C'est comme si l'axe optique du Lhires n'était pas aligné avec l'axe optique du télescope.



Première lumière sur HD 187642, euh Altair pour les intimes :

Cette étoile de maggnitude Mv 0.77 de la constellation de l'Aigle est utilisée comme étoile de calibartion pour déteminer la réponse intrumentale. D'où l'intérêt de commencer par elle, d'autant plus qu'elle est brillante.
Côté matériel :

Durant les prises de vues, la webcam fonctionnait en mode "preview" sous VirtualDub de façon à observer les déplacements de l'étoile sur les lames de la fente. Ceci permetait dans une certaine mesure de repositionner l'étoile dans la fente. Cependant, la visibilité de cette étoile très brillante (Mv 0.77) était très médiocre et son éclat irrégulier selon la position sur les lames. De quoi vous jouer pas mal de tour pour le suivi !

PC


Son type spectral est A7V confère a Altair des raies de Balmer avec une base large :

Altair
Le spectre d'Altair est littérallement strié par les raies telluriques de l'eau. La tache sombre au centre est la raie Hα (le rouge est à gauche).


Après prétraitement et extraction du profil de raies avec SpcAudace grace aux nouveaux panneaux de réduction spectrale, j'ai obtenu le profil calibré à partir des raies du néon de la lampe de calibration.

SpcAudace


Enfin le profil de raies calibré et légendé :

Altair profil de raies
laltair_s14_flip.fit


Calibration linéaire ou non linéaire ?

Mais, avec une telle dispersion, probablement non-linéaire, la calibration avec les 2 raies du néon est-elle suffisante ?
Procédons alors à un reprérage des petites bandes d'absorption de l'eau pour se familiariser avec cette "chimie" de l'eau.

Chimie H2O
Bandes d'absorption de l'eau repérées grace à la page de calibration de C. Buil.


Effectuons une vérification de la calibration sur une liste de raie de l'eau en confrontant la longueur d'onde du centre gaussien à celle du catalogue grace à la commande :
spc_dispverif laltair-_t-slx-tilt_r-s14_zone_fc_spc_smo_flip.fit {{6532.76 6534.4 6532.359} {6544 6545.7 6543.907} {6549 6550.7 6548.622} {6552 6554.23 6552.852} {6572 6574 6572.086} {6575 6576.8 6574.852} {6587 6588.6 6586.6}}

λcatlalogue (Å) λmesurée (Å) Δλ (Å)
6532.359 6532.684 -0.3254
6543.907 6544.867 -0.9595
6548.622 6549.153 -0.5305
6552.852 6552.303 0.5493
6572.086 6573.854 -1.7679
6574.852 6575.819 -0.9669
6586.600 6587.705 -1.1046

Il apparaît clairement que le spectre n'est pas parfaitement calibré : il faut davantage de raies pour la calibration.
Nous alors utiliser ces bandes d'absorption pour calibrer plus précisément en longueur d'onde mais sans les sélectionner en effectuant un balaygage automatique compte-tenu qu'une première calibration est faite. À l'aide d'un catalogue des raies de l'eau, nous effectuerons un rapprochement en les raies trouvées et celles correpondante dans le catalogue : une nouvelle loi de calibration, ici non linéaire, va être ainsi générée.


Bon ça y est, j'ai trouvé. C'est toujours lorsqu'on ne cherche pas que cela sort. Désormais, il est possible de détecter automatiquement les raies de l'eau dans un spectre stéllaire fait avec un spectro haute résolution comme le Lhires III. Par exemple, sur altair (ci-dessus), vous trouverez :

> spc_findbiglines laltair--t-slx-tilt--r-s10_zone_fc_spc_ricorr.fit 10 a

# Recherche des raies d'absorption...
# Abscisse et I des raies les plus intenses : {6503.096914 1.577900} {6517.96407295 0.250224} {6573.00140684 0.158187} {6533.494554 0.148432} {6587.61299717 0.090797} {6505.33796762 0.0} {6506.29153445 0.0}


On y retrouve des raies de l'eau par ordre croissant dans la liste :

Ainsi, la suite sera d'associer à ces lambdas, les vertitables lambdas de l'eau prises dans un catalogue. C'est-à-dire :

Raie trouvée λ(raie eau correspondant) λ(raies eau à ne pas utiliser)
6517 6516.543 6519.452
6573 6572.086 -
6533 6532.086 6536.7,6534.0
6587 6586.682 6586.511

Avec ces 4 raies, on procède à une nouvelle calibration mais cette fois-ci non linéaire avec la commande spc_eaucalibre et le tour est joué sans mettre la main a la patte !

Cependant, je dois paufiner spc_findbiglines de façon à gérer les effets de bords et autres artefacts qui donnent dans la liste des raies de mauvaises raies, mais on voit qu'elles ne correspondent à des raies de l'eau. C'est juste pour augmenter l'efficacité du procédé.

La cerise sur le gâteau, c'est spc_findbiglines trouve des raies identifiables même dans le spectre d'Antarès !

>spc_findbiglines lantares--t-slx-tilt--r-s15_zone_fc_spc.fit 10 a

# Recherche des raies d'absorption...
# Abscisse et I des raies les plus intenses : {6667.33946991 153118.974104} {6580.27581178 131752.665833} {6563.92524475 115270.103048} {6600.50171183 79704.462255} {6544.58843482 67562.012807} {6552.98839653 55969.944111} {6550.77791252 0.0}

6563.9 : Ha, 6667.34 : He ?, 6580 et 6600 : oxyde métallique ?, 6544.6->6543.9 : eua, 6552 -> 6552.629 : eua, 6550->6548.626 : eau.

L'ensemble du procéssus reste à être testé sur d'autres spectres pour valider la méthode.

Et mon histoire de miroir, hein ?

J'ai vraiment avancé le miroir de guidage. Désormais il laisse tout juste passer la lampe de calibration au néon mais par contre toute la zone vue par la webcam est bien lumineuse :

Le réglage du miroir de guidage plus profond encore permet donc d'obtenir un champ le plus lumineux possible et correspond davantage à la zone du centre de la fente.


Conclusions :

Bien que j'ai amélioré le réglage du miroir de guidage qui doit être bien avancé dans le tube, la zone de guidage observée par la webcam ou un oculaire reste peu lumineuse.
Les réglages nécessitent de connaître quelques astuces :


Il s'avère que le guidage à l'aide d'une webcam est très difficile et pénible :

Je viens de retrouvé la caméra LPI fournie avec le LX200 et qui possède quant à elle des dimensiosn autrement plus confortables que celle d'une webcam classique (diagonale 6.5 mm, 5.18 mm x 3.90 mm). Je compte prochainement la mettre en oeuvre et voir si des améliorations sont notables.

Quelques solutions à mettre en oeuvre :

Je tiens a remercier l'association Aude ainsi que François Colas sans qui cette expérience n'aurait pu avoir lieu.

AUDE

La suite des aventures :

Dans la page qui suit, je poursuis les poses sur diverses cibles en précisant les conditions de prise de vue, les traitements etc.

La suite des aventures du Lhires #73.