Jeux de lumières, jeux de Soleil :
Voir le spectre solaire est un spectacle qui émerveille : les plages colorées sont littéralement striées de raies d'absorption et les nuances de couleurs les plus inattendues se succèdent les unes après les autres.
Le LHIRES III est une véritable machine à donner du rève.
Le Lhires III en train de prendre un bain de Soleil.
La résolution ainsi que la dispersion sont epoustouflantes au point de distinguer les deux raies du mythique doublet du sodium (5895.924 et 5889.95 Å) :
Plongeon sur le doublet du sodium en plien lumière.On distingue des raies entres celles du sodium.
Non content d'y parvenir, j'ai même pu observé 5 raies entre les deux raies du sodium
Un florilège de raies.
Profil de raies du Soleil ayant aidé à l'identification des raies et tableau des raies trouvées dans le spectre du Soleil avec le Lhires III :
λ (Å) 5895.92 5895 5893.2 5892.9 5891.8 5891.2 5889.95 Métal Na I Fe I Fe I Ni I Fe I Fe I Na I Raies repérées de haut en bas.
Avant de passer au ciel
profond, réglage du miroir de guidage :
Première
lumière sur HD 187642, euh Altair pour les intimes :
Cette étoile de maggnitude Mv 0.77 de la constellation de l'Aigle est utilisée comme étoile de calibartion pour déteminer la réponse intrumentale. D'où l'intérêt de commencer par elle, d'autant plus qu'elle est brillante.
Côté matériel :
- Date : 07/08/2006 à l'OVA (Observatoire du Val de l'Arc) ;
- Système d'acquisition : CCD Audine KAF1602E+Ethernaude pilotée avec Audela ;
- Système de suivi : webcam Logitech Messenger "de base" en mode vidéo avec VirtualDub ;
- Télescope : LX200 12" GPS ;
- Traitement et exploitation : Audela et SpcAudace.
Durant les prises de vues, la webcam fonctionnait en mode "preview" sous VirtualDub de façon à observer les déplacements de l'étoile sur les lames de la fente. Ceci permetait dans une certaine mesure de repositionner l'étoile dans la fente. Cependant, la visibilité de cette étoile très brillante (Mv 0.77) était très médiocre et son éclat irrégulier selon la position sur les lames. De quoi vous jouer pas mal de tour pour le suivi !
Son type spectral est A7V confère a Altair des raies de Balmer avec une base large :
Le spectre d'Altair est littérallement strié par les raies telluriques de l'eau. La tache sombre au centre est la raie Hα (le rouge est à gauche).
Après prétraitement et extraction du profil de raies avec SpcAudace grace aux nouveaux panneaux de réduction spectrale, j'ai obtenu le profil calibré à partir des raies du néon de la lampe de calibration.
Enfin le profil de raies calibré et légendé :Calibration linéaire ou non linéaire ?
Mais, avec une telle dispersion, probablement non-linéaire, la calibration avec les 2 raies du néon est-elle suffisante ?
Procédons alors à un reprérage des petites bandes d'absorption de l'eau pour se familiariser avec cette "chimie" de l'eau.
Bandes d'absorption de l'eau repérées grace à la page de calibration de C. Buil.
Effectuons une vérification de la calibration sur une liste de raie de l'eau en confrontant la longueur d'onde du centre gaussien à celle du catalogue grace à la commande :
spc_dispverif laltair-_t-slx-tilt_r-s14_zone_fc_spc_smo_flip.fit {{6532.76 6534.4 6532.359} {6544 6545.7 6543.907} {6549 6550.7 6548.622} {6552 6554.23 6552.852} {6572 6574 6572.086} {6575 6576.8 6574.852} {6587 6588.6 6586.6}}
λcatlalogue (Å) λmesurée (Å) Δλ (Å) 6532.359 6532.684 -0.3254 6543.907 6544.867 -0.9595 6548.622 6549.153 -0.5305 6552.852 6552.303 0.5493 6572.086 6573.854 -1.7679 6574.852 6575.819 -0.9669 6586.600 6587.705 -1.1046 Il apparaît clairement que le spectre n'est pas parfaitement calibré : il faut davantage de raies pour la calibration.
Nous alors utiliser ces bandes d'absorption pour calibrer plus précisément en longueur d'onde mais sans les sélectionner en effectuant un balaygage automatique compte-tenu qu'une première calibration est faite. À l'aide d'un catalogue des raies de l'eau, nous effectuerons un rapprochement en les raies trouvées et celles correpondante dans le catalogue : une nouvelle loi de calibration, ici non linéaire, va être ainsi générée.
Bon ça y est, j'ai trouvé. C'est toujours lorsqu'on ne cherche pas que cela sort. Désormais, il est possible de détecter automatiquement les raies de l'eau dans un spectre stéllaire fait avec un spectro haute résolution comme le Lhires III. Par exemple, sur altair (ci-dessus), vous trouverez :> spc_findbiglines laltair--t-slx-tilt--r-s10_zone_fc_spc_ricorr.fit 10 a
# Recherche des raies d'absorption...
# Abscisse et I des raies les plus intenses : {6503.096914 1.577900} {6517.96407295 0.250224} {6573.00140684 0.158187} {6533.494554 0.148432} {6587.61299717 0.090797} {6505.33796762 0.0} {6506.29153445 0.0}
On y retrouve des raies de l'eau par ordre croissant dans la liste :
- 6517 : intense raie d'absorption à l'extrâme gauche ;
- 6573 : contre Ha à droite ;
- 6533 : 3ième à droite de 6517 ;
- 6587 : 2 ième à droite de 6573.
Ainsi, la suite sera d'associer à ces lambdas, les vertitables lambdas de l'eau prises dans un catalogue. C'est-à-dire :
Raie trouvée λ(raie eau correspondant) λ(raies eau à ne pas utiliser) 6517 6516.543 6519.452 6573 6572.086 - 6533 6532.086 6536.7,6534.0 6587 6586.682 6586.511 Avec ces 4 raies, on procède à une nouvelle calibration mais cette fois-ci non linéaire avec la commande spc_eaucalibre et le tour est joué sans mettre la main a la patte !
Cependant, je dois paufiner spc_findbiglines de façon à gérer les effets de bords et autres artefacts qui donnent dans la liste des raies de mauvaises raies, mais on voit qu'elles ne correspondent à des raies de l'eau. C'est juste pour augmenter l'efficacité du procédé.
La cerise sur le gâteau, c'est spc_findbiglines trouve des raies identifiables même dans le spectre d'Antarès !
>spc_findbiglines lantares--t-slx-tilt--r-s15_zone_fc_spc.fit 10 a
# Recherche des raies d'absorption...
# Abscisse et I des raies les plus intenses : {6667.33946991 153118.974104} {6580.27581178 131752.665833} {6563.92524475 115270.103048} {6600.50171183 79704.462255} {6544.58843482 67562.012807} {6552.98839653 55969.944111} {6550.77791252 0.0}6563.9 : Ha, 6667.34 : He ?, 6580 et 6600 : oxyde métallique ?, 6544.6->6543.9 : eua, 6552 -> 6552.629 : eua, 6550->6548.626 : eau.
L'ensemble du procéssus reste à être testé sur d'autres spectres pour valider la méthode.
Et mon histoire de miroir, hein ?
J'ai vraiment avancé le miroir de guidage. Désormais il laisse tout juste passer la lampe de calibration au néon mais par contre toute la zone vue par la webcam est bien lumineuse :
- Vidéo (divx de 250 Ko) mise au point sur Jupiter avant le régalge du miroir de guidage : l'intensité diminue lors du déplacement à droite ;
- Vidéo (divx de 150 Ko) de Beta Lyrae après réglage du miroir et avec une marge fente pour l'exemple : toute la zone visualisée par la webcam est lumineuse.
Le réglage du miroir de guidage plus profond encore permet donc d'obtenir un champ le plus lumineux possible et correspond davantage à la zone du centre de la fente.
Bien que j'ai amélioré le réglage du miroir de guidage qui doit être bien avancé dans le tube, la zone de guidage observée par la webcam ou un oculaire reste peu lumineuse.
Les réglages nécessitent de connaître quelques astuces :
- D'abord, régler soigneusement le miroir de guidage en le centrant de façon a voir un dique lumineux au centre des lames réfléchissantes lorsqu'on illumine le spectro par l'orifice de guidage ;
- Affiner le réglage du miroir de guidage sur le téléscope pour centrer la fente au milieu du champ de la webcam ;
- Utiliser la Lune à défaut d'une lointaine montagne pour faire la mise au point du télescope. Ça marche "vachement" bien !
Il s'avère que le guidage à l'aide d'une webcam est très difficile et pénible :
- Le champ visible est très petit, donc si l'étoile sort du champ, il est difficile de la retrouver ;
- La sensibilité de la webcam est vraiement limité et ne permet de suivre des étoiles moyennement faibles ;
- En travaillant avec 3 mètres de focale, le champ offert par le doublet de guidage est trop petit pour le centrage de la cible ainsi que pour le suivi.
Je viens de retrouvé la caméra LPI fournie avec le LX200 et qui possède quant à elle des dimensiosn autrement plus confortables que celle d'une webcam classique (diagonale 6.5 mm, 5.18 mm x 3.90 mm). Je compte prochainement la mettre en oeuvre et voir si des améliorations sont notables.
Quelques solutions à mettre en oeuvre :
- Scier l'extrémité du petit tube du doublet de guidage qui fait obstruction à lalumière arrivant sur les lames de la fente.
Mais cela laissera-t-il peut-être la porte ouverte aux reflexions parasites sur le doublet de guidage ?- Je trouve le diamètre de l'orifice de passage de la lumière vers la webcam trop petit par rapport à la zone illuminée sur les lames. Cela rendrait plus facile le pointage de l'agrandir pour bénéficier du maximum de la surface des lames réfléchissantes ;
- Ne pas hésiter à remettre un oculaire à la place de la webcam de guidage si vraiment le pointage est difficile ou l'étoile est perdue ;
- Utiliser la webcam LPI de plus grande taille et voir si elle facilite ainsi le pointage et la vision de cibles moins lumineuses.
Je tiens a remercier l'association Aude ainsi que François Colas sans qui cette expérience n'aurait pu avoir lieu.
Dans la page qui suit, je poursuis les poses sur diverses cibles en précisant les conditions de prise de vue, les traitements etc.